INTERVIEW
Interview de Pierrot et Fabrice Goldstein
« La Belle Étincelle », M6
Pierrot Goldstein (comédien) et Fabrice Goldstein (producteur) du film « La belle étincelle ». Le public dans la salle de projection ne s’est pas trompé. à peine le générique débuté que les applaudissements ont éclaté et le public s’est levé. Une standing ovation de très longues minutes ! Les rires ont résonné pendant la diffusion mais aussi les larmes dans la belle salle de cinéma.
–Céline Pilati : « Bonjour Fabrice, bonjour Pierrot (Bonjour), alors vous êtes là, à la Rochelle. C’est le Festival de la Fiction, pour un téléfilm en compétition, qui s’appelle La Belle Étincelle. Alors, vous pouvez en dire un peu plus, « La Belle Étincelle », c’est quoi ?»
–Fabrice Goldstein : « Pierrot, est-ce que tu veux expliquer ce que c’est, « La Belle Étincelle », dans la vraie vie ? Parce que, l’inspiration du film, effectivement, c’est quelque chose qui existe dans la vraie vie en fait. »
–Pierrrot G. : « La Belle Étincelle », c’est un restaurant inclusif qui emploi des jeunes en situation de handicap. Et pour faciliter la prise de commande, on demande à chaque client de commander par les couleurs. Et on demande pour les boissons de commander par les chiffres qui sont à côté. »
–Céline P. : « La Belle Étincelle », c’est une histoire donc, d’un restaurant. »
–Fabrice Goldstein . : « Le téléfilm est vraiment inspiré, au niveau du fonctionnement du restaurant, on est je crois, assez juste en fait. On raconte vraiment, un peu, comment on a créé, enfin le restaurant a créé car moi je n’y suis pour rien. Comment ils ont créé des CDI pour des jeunes qui sont tous porteurs de handicaps, intellectuels, cognitifs, différentes formes. Pierrot, il a des troubles autistiques et il est dyspraxique, un petit peu des deux. Et donc ce restaurant-là existe mais après, voilà, de là, à donner une histoire qui est plus une comédie, je crois, bourrée d’émotions quoi. »
–Céline P. : « C’est votre propre histoire, quelque part ? »
–Fabrice G. : «En fait, ce qui est compliqué, c’est qu’on a passé beaucoup de temps autre part. Je suis le père de Pierrot effectivement, je suis le producteur de cette fiction et avec ma femme, dans la vraie vie, on n’est pas divorcé, contrairement au téléfilm. Avec ma femme, on a passé beaucoup de temps à discuter avec les scénaristes et il y a beaucoup d’anecdotes, mais vraiment beaucoup de choses qui nous sont arrivées, qui sont arrivées dans le restaurant. Nous avons raconté régulièrement des anecdotes aux scénaristes et ils ont été piocher pour avoir toutes les actions dans le téléfilm . »
–Céline P. : « Pour expliquer au public, qui vont voir ce film, ce restaurant existe vraiment. »
–Pierrrot G. : «Il existe vraiment depuis bientôt quatre ans et puis j’adore ce métier de serveur. »
–Fabrice G. : «Oui, c’est vrai. »
–Céline P. : « Donc dans la vraie vie on va dire, à côté de la fiction, dans la vraie vie, tu es dans ce restaurant,
tu y travailles tous les jours ? »
–Pierrrot G. : « J’y travaille du lundi au vendredi, quand je suis du soir. »
–Fabrice G. : « Du lundi au vendredi, mais pas deux services. Un seul service. C’est une formule adaptée. On ne fait pas deux services, comme dans le film d’ailleurs. »
–Céline P. : « Comme si ils travaillaient à mi-temps.? »
–Fabrice G. : « Je vous défie de faire ce qu’ils font, parce que c’est plus qu’un mi-temps pour moi. C’est très très fatiguant. »
–Céline P. : « D’accord. Donc vous, vous êtes le papa de Pierrot et aussi le producteur du film ? »
–Fabrice G. : « Oui, avec mon associée, Priscilla Siney. »
Un beau Casting
–Céline P. : « Il y a quand même un casting qui est particulier, on va le dire. Parce qu’ils sont bons comédiens, mais est-ce qu’ils ont tous, justement, des problèmes, des troubles, ou pas tous, dans le film ? »
–Fabrice G. : « c’est un casting particulier, parce qu’effectivement, pour jouer des jeunes qui sont atteints d’un handicap, que ça soit sous différentes formes de handicap, on a fait un casting où il était hors de question d’avoir des personnes qui font semblant. On est au plus proche là-dessus. On a vu beaucoup de gens mais on voulait des gens qui sont….En fait ce qui est intéressant, c’est qu’on a mélangé des acteurs avec handicap qui avaient déjà joués, qui étaient déjà même dans une troupe qui s’appelle Le Théâtre de Cristal, où ils sont très pros. Et ils ont bien aidé les autres, donc c’était la première expérience. »
–Céline P. : « Pierrot, c’est ta première expérience profesionnelle à l’écran ? »
–Pierrrot G. : « oui »
–Fabrice G. : « Le personnage principal, qui est joué par Gauthier Gagnière, qui joue le rôle de Noé, c’est sa toute première expérience comme Pierrot, il travaille dans un restaurant, mais sauf que lui, il est pâtissier et ça a été une découverte de tout ce monde pour eux. Et pour Marcus qui joue dans le film aussi. Donc il y avait pas mal de jeunes qui découvraient un plateau de tournage. Et ils sont sacrément entourés parce que bien sûr on a aussi au casting Bernard Campan, Mélanie Doutey, Lionnel Astier. Ah j’ai un trou, je suis un peu sous le coup de l’émotion.»
–Céline P. : « L’émotion à la sortie de la salle. Justement, on sort tout juste de la salle, le film a été projeté pour la première fois, en avant -première . Le public, debout, standing ovation, ça vous fait quoi ?»
–Pierrrot G : « Moi j’ai vraiment adoré et j’ai qu’une seule chose à dire, c’est, soyez nombreux pour regarder sur M6. »
–Fabrice G. : « C’est bien ça, j’aurais pas dit mieux. Mais c’est vrai que l’accueil, au-delà du standing ovation qui fait incroyablement plaisir et moi j’étais en larmes donc c’était compliqué. Mais en plus, c’est tous les témoignages des gens qui viennent vous dire. Y a une personne qui est venue en me disant, bah moi je suis en situation de handicap et j’ai trouvé ça très juste et ça m’a beaucoup touché. Et j’avoue que ce genre de réaction, ça m’a encore plus remué, je suis heureux aussi. On ne peut jamais être exhaustif, je pense qu’on n’aura jamais l’impression de se dire « ah oui c’est ça le handicap » et ce n’est surtout pas ce qu’on essaye de dire mais en tout cas c’est un témoignage sincère. »
–Céline P. : « Finalement, il n’y a pas assez de restaurants comme ça, en France. »
–Pierrrot G. : « Ils ont commencé par Le Reflet, et Le Fouquets .»
–Fabrice G. : « Le Fouquets, ce n’est pas un restaurant que d’inclusivités, mais il y en a un petit peu oui, tu as raison. Le Café Joyeux, qui n’est pas vraiment un restaurant, mais enfin, si, entre les deux. Il fait des snacks et des choses comme ça et qui est super. »
–Pierrrot G. : « Et maintenant, il y a la fameuse La Belle Étincelle à Paris. »
–Fabrice G.: « Il y en a quelques autres qu’on oublie de citer, il y a des initiatives qui ont lieu, en Province, pas assez encore, donc il va falloir. Il y a un truc que je veux redire, qui est important, à La Belle Étincelle, ils arrivent toujours, tous, une demi-heure, trois quart d’heures avant, on en parle dans le film de cette super motivation, mais là, c’est vrai. L’absentéisme, on connaît pas. Les turn-over, dont on se plaint tout le temps. Bah, ça fait bientôt quatre ans, tu l’as dit, mais huit CDI, zéro changement. Donc je défie, je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de restaurants qui aient ce bilan-là. Malheureusement, ça tourne beaucoup quoi. Et là les huit jeunes, ils ne bougent pas et je pense que oui, j’attendrais que cette formule se développe. J’essaye d’en parler, je lance l’Apel, pour ceux que ça intéresse, de développer ça ici, à La Rochelle et comme on habite-là, on ne serait pas contre aussi, à moitié on va dire.»
–Pierrrot G . : « Il y a aussi Andy Sever, c’est aussi très sympa. »
–Céline P. : « Est-ce que vous connaissez la date de la sortie à la télévision ? »
-Pierrrot G . : « oui, la diffusion est prévue le 5 octobre sur M6 »
-Céline P. : « C’est bien noté, qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter ? »
-Pierrot G . : « Qu’il y ait du monde qui regarde sur M6 et qu’ils adorent et qu’ils en parlent autour d’eux.»
–Fabrice G. : « Oui, que ça fasse un peu évoluer les choses. Modestement, moi j’adorerai qu’on contribue à sensibiliser un peu les gens, qui se disent, mais oui, c’est vrai qu’on n’a pas encore assez d’inclusivités dans nos entreprises. Partout , je ne ne parle pas que de la restauration. Je parle de tous les milieux professionnels. »
-Céline P. : «Oui, tous les métiers.»
-Fabrice G . : « On est encore très très très très bas sur le handicap mental et cognitif, alors c’est catastrophique. En milieu ordinaire, il y a des chiffres qui font peur, on est à moins de 1%, ce n’est pas beaucoup. .»
-Céline P. : « Bon, une dernière question, à quelle heure on mange ? » (clin d’oeil au téléfilm)
-Pierrot G . : « 11h20! .»
-Céline P. : « Merci à vous deux.»
-Fabrice G . : «Merci beaucoup.»
Interview réalisée par Céline Pilati – Texte et photos par Céline Pilati
Avec : Bernard Campan, Mélanie Doutey, Lionnel Astier, Gauthier Gagnière, Laurent Bateau, Angélique Bridoux, Pierrot Goldstein, Vincent Chalambert, Sira Le Noble N’diaye et François-Régis Gaudry
Réalisation : Hervé Mimran
Production : Summertime – Priscilla SINEY et Fabrice GOLDSTEIN
Directeur de production : Stéphane GUÉNICHE
Coproduction : RTBF (Radio-télévision belge de la Communauté française)
Diffusion : M6
Scénario : Caroline Franc et Béatrice Fournera – D’après un texte original de Bernard Jeanjean et Mickael Giunta
Directeur de la photographie : Jérôme Almeras
Musique : Audrey Ismaël et Olivier Coursier
Montage : Fabrice Dautcourt
Décors : Ann Chakraverty
Son : Ivan Dumas
Durée : 90′