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Interview de Xavier Lemaitre

Xavier Lemaitre

Photo de Mathieu Dortomb

Xavier Lemaître est un comédien de théâtre, de télévision de culture internationale, curieux des autres et attentif à son entourage et aimant le rire par-dessus tout. Diplômé de Kedge Business School, il occupe d’abord durant plusieurs années un poste de directeur au sein de la maison Cartier. Mais en 2005, son destin se dessine après sa rencontre avec Jean-Claude Brialy qui l’a encouragé à suivre les cours d’art dramatique. Un an après, le public le découvre dans le Bourgeois gentilhomme. Puis petit à petit on reconnait son visage dans plusieurs séries télévisées, Pas de secrets entre Nous ou Section de Recherche. Début 2018, il recevra le Prix de la meilleure interprétation masculine au festival des créations télévisuelles de Luchon pour sa prestation dans la fiction « Un Adultère » de Philippe Harel aux côtés d’Isabelle Carré.

 

Céline Pilati :

« Vous êtes apparu dernièrement dans la série Jugée coupable sur France 3, réalisée par Grégory Ecale, un thriller familial tourné en Bretagne dans des décors somptueux. »

 

Xavier Lemaitre :

« Oui, dès sa diffusion, cette série a bien plu aux téléspectateurs. Dans cette histoire, c’est le retour aux sources pour Manon interprété par Garance Thenault, cette jeune femme qui veut découvrir la vérité, mais au fil du scénario, on s’aperçoit que personne n’est innocent, et tout le monde ment. Un drame familial avec un ressort psychologique. »

 

Céline Pilati :

« Qu’est-ce qui vous a plu dans le scénario ? »

 

Xavier Lemaitre :

« Quand la production m’a présenté le scénario, j’ai tout de suite dit « oui ». Le casting me plaisait, c’est un plaisir de pouvoir travailler avec des personnes qui nous permettent de progresser. Le public pourrait croire au début qu’il s’agit d’une simple enquête, mais cela est bien plus intriguant. On a envie d’en savoir plus. Le courant est vite passé avec le réalisateur. Nous avons tourné sur la côte sauvage, dans des décors magnifiques, comme le domaine de la Bretèche. Le nom de la famille « Battaglia » fait penser au Sud.

J’interprète le gendre, dans ce secret familial.

Ce scénario c’est comme un cadeau très bien emballé. Le papier cadeau est brillant mais le contenu l’est encore plus ! C’est un drame familial, un thriller. C‘est enthousiasmant pour moi de collaborer avec ces acteurs, avec un réalisateur qui a mis beaucoup de cœur dans ce projet. »

 

 

Céline Pilati :

« Comment avez-vous préparé votre rôle de Nicolas Leroux, gendre de Mr Battaglia, gérant de l’hôtel ? »

 

Xavier Lemaitre :

« J’ai préparé mon rôle avec le plus de sincérité possible. Il a fallu jouer un personnage qui est comme détaché. « Ne pas plaire », savoir mentir, pour se fondre au mieux dans le décor. Je devais m’approprier ce caractère, pour être le plus crédible à l’écran, mettre ma sauce pour rentrer en harmonie avec l’ensemble du projet. À l’écran, mon personnage est en couple avec la fille du patriarche Battaglia interprétée par Elodie Frenck.

Nicolas Leroux a dû trouver sa place dans cette famille. Tout le monde a des choses à cacher dans cette histoire.

En me mettant dans la peau de ce personnage, j’avais de l’empathie pour celui-ci. Comme un musicien s’approprierait une partition pour une symphonie, j’ai essayé au mieux d’interpréter la partition cinématographique au service de la réalisation finale.

Il a fallu mettre un peu d’animalité dans ce personnage. Nous disons « têtu comme un âne et rusé comme un renard » : il faut donc être à la fois instinctif comme un animal et raisonné comme un homme. »

 

Céline Pilati :

« Votre actualité est bien remplie. Avez-vous dit oui aux différents projets que l’on vous a proposé́ ? »

 

Xavier Lemaitre :

« Il y a des projets qui se télescopent parfois, les plannings peuvent évoluer et se décaler, alors il faut faire un choix. Il faut savoir dire non à un projet pour dire oui à un autre qui se déroule en même temps. Dernièrement Lupin s’est enchainé avec la mini-série Sentinelle (produite par Tetra Media et réalisée par Jean-Philippe Amar pour OCS). Puis la saison 2 de l’Agent Hamilton (série scandinave) tournée en Croatie durant 5 semaines. Une série avec beaucoup de scènes d’action, dont certaines tournées sur un navire de guerre. Si deux projets se tournent en même temps, je préfère me désengager si je ne peux pas assurer correctement ma prestation. »

Céline Pilati :

« Que diriez-vous au public pour leur donner envie de regarder Jugée coupable ? »

 

Xavier Lemaitre :

« En quelques mots, c’est une grande saga de l’été familiale doublé d’un thriller psychologique, des meurtres en séries, des paysages grandioses et une vérité insoupçonnable.

On découvrira au fil des épisodes la vérité sur notre héroïne et sur ceux qui la dissimule… »

 

Céline Pilati :

« Le public va pouvoir vous apercevoir dans la nouvelle saison 9 de Candice Renoir, dans l’épisode « La beautéé ne se voit qu’avec les yeux de l’âme », diffusé le 24 septembre. C’est un rôle diffèrent, plutôt dans la comédie ? »

 

Xavier Lemaitre :

« Ce sera en effet ma première apparition dans Candice Renoir et j’en suis raviLa réalisatrice, Christelle Raynal, a un vrai goût pour la comédie. Mon personnage est intéressant, fantasque et totalement déconnecté de la réalité.  Le bistouri n’arrange pas toujours les choses contrairement à ce qu’il pense. C’est un exercice difficile de faire rire les gens, aujourd’hui les projets de comédie pour la télévision sont moins nombreux. Pourtant, apporter une nouvelle couleur et une légèreté au drames petits ou grands de la vie permet d’envisager les choses de façon moins stressantes. »

Interview réalisée par Céline Pilati – septembre 2021

 

xavier lemaitre

Photo de plateau de Rémy Grandroques, tirée de Jugée Coupable

Interview de Pierre Deny et Pierre Azema

La pièce “Fausse Note”

au Festival Avignon le Off

Pièce de théâtre de : Didier Caron

Mise en scène : Didier Caron et Christophe Luthringer

Assistante Mise en scène. : Bénédicte Bailby

Distribution : Pierre Azéma (dans le rôle de H.P Muller) et Pierre Deny (dans le rôle de Léon Dinkel)

Lumières : Florent Barnaud Décor : Marius Strasser Création musicale : Vladimir Petrov

 

 

 

« Fausse note » comment vivre confortablement avec son passé ?

Faut-il l’effacer ou l’assumer ?

Le décor est planté : 1989 Philharmonique de Genève dans la loge du chef d’orchestre de renommée internationale de H.P Muller. Un visiteur arrive à sa porte.

Le chef d’orchestre bien comme il faut en façade qui mène à la baguette ses musiciens se retrouve face ce chasseur d’autographe,  que va révéler ce visiteur si insistant. Il ne l’attendait pas.

Les deux personnages s’opposent, cela monte en puissance au fil des minutes, avec la musique qui accompagne divinement ce texte. Mais face à son passé qui sera mené à la baguette ?

Au fil du dialogue, petit à petit l’angoisse monte progressivement.

Les deux personnages se dévoilent avec ce passé qui ressurgit. Un huit clos magnifique ou le spectateur retient son souffle.

La direction d’acteur prend tout son sens, avec cette mise en scène minutieuse, un rythme  comme une partition de musique sans fausse note, une précision d’horloger.

Un affrontement intense avec un texte puissant sur de la dentelle d’exception. L’opposition d’un gentil contre un méchant, les deux personnages semblent parfois complices dans cette adversité.

Une émotion forte ce dégage de ce duo d’acteurs qui nous embarque à la fin de la représentation, le spectateur ne sort pas indemne de la salle.

Cette pièce semble dévoiler une part d’ombre qui peut ou pourrait être en chacun de nous.

Après un beau succès au festival d’Avignon, la pièce s’est joué au théâtre de la Contrescarpe à Paris du du 4 octobre 2019 au 19 janvier 2020. Du  jeudi au samedi à 21h et le dimanche à 16h30.

Texte,  interview  et photos  Céline Pilati

 

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Interview :

 

Céline Pilati : « Quelle est le sujet de Fausse Note ? Le passé rattraperait il le présent ? »

Pierre Deny : « il vaut mieux rester très évasif sur le sujet, en effet cela peut commencer comme une visite importune d’un admirateur un peu pressant qui vient voir un chef d’orchestre dans sa loge après un concert »

Didier Caron : « cela part comme une comédie, comme un Columbo  puis à un moment cet admirateur qui est peut-être pas si admiratif que ça ! Qui rentre dans la loge du chef d’orchestre  va tendre la situation pour une raison bien précise. »

Pierre Azéma : « Tout ce qu’on sait c’est que cela va les réunir dans leur passé et réunir leur père respectif »

Pierre Deny : « Révéler un souvenir commun »

Pierre Azéma : « Des choses pas très jolies que le chef d’orchestre aurait bien aimé garder secret. »

Céline Pilati : « Comment s’est passé le casting pour cette pièce ? »

Didier Caron : « Il y a une autre version, jouait par deux autres comédiens, mais en tout cas cette version-là,  j’ai la chance que les mots soient joués par ces deux comédiens.  C’est exactement cette partition là qu’il fallait jouer ! Et que joue les deux « Pierre » divinement bien. Dans ce sens je suis ravi que ce soit cette distribution, qui est la distribution ! »

Pierre Azéma : « C’est toujours un beau compliment que t’entendre que le rôle est fait pour nous ! C’est pas le cas au départ, car Didier l’a écrit tout seul dans sa chambre… car il ne savait pas qui allait le jouer encore,  c’est encore un beau compliment à entendre. En tout cas ce sont des mots presque facile à dire, parce que l’histoire coule, par ce que les personnages sont profonds, avec une belle humanité. »

Céline Pilati : « Vous avez acceptez le rôle tout de suite ? »

Pierre Deny : «  Il faut quand même savoir, dans une carrière d’acteur au théâtre, des rôles comme ceux si, ce sont des cadeaux et qu’on en a pas tous les trois mois.  Pierre et moi, nous avons beaucoup joué au théâtre, mais très honnêtement je ne dis pas ça parce que le patron est là (sourires) c’est vraiment un cadeau, ceux sont deux fantastiques personnages et ceux sont des rôles qui nous marquent et dont on se souviendra. »

Propos recueillis par Céline Pilati

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Pierre Azema, Didier Caron et Pierre Deny